Situé au centre du Finistère et à l'entrée de la presqu'île de Crozon, le Pays Rouzig est le pays de la basse vallée de l'Aulne depuis Lothey jusqu'à Landévennec pour la rive gauche, Lennon jusqu'à Rosnoen pour la rive droite. Il comprend toutes les paroisses (dites plus tard communes) qui bordent l'Aulne, la Forêt du Cranou et les Monts d'Arrée. La ville principale en est Châteaulin avec près de 5900 habitants.

Le nom de "Rouzig" a été donné par ses voisins à l'habitant de Châteaulin et de toute la basse vallée à cause de la couleur de l'étoffe utilisée au XIXe siècle pour confectionner les vêtements des hommes en particulier. Cette étoffe, la berlingue, fabriquée à la maison à base de fil de lin ou de coton et de laine de mouton, n'était pas teintée, elle gardait donc une couleur brun-roux : rouzig en breton. À partir de 1870 environ, le costume est d'abord teint en noir, puis fabriqué dans un drap grenu noir, dit "grain de poudre".


Châteaulin
Traversée par l'Aulne, à la croisée des chemins menant à la presqu'île de Crozon et au Porzay d'un côté, et à Pleyben et Brasparts de l'autre, située aussi sur l'axe Brest-Quimper, la ville de Châteaulin devint une capitale administrative et agricole. Bourg à foire et à marché, centre administratif, Châteaulin devint sous-préfecture sous le premier Consul.

Ses activités prospères embourgeoisèrent sa population. Celle-ci se piquait de présenter une image à la fois sévère et distinguée qui se traduit par son costume.

Le saumon, symbole de Châteaulin
Châteaulin est renommée pour son saumon. Ce poisson royal associé à la forteresse orne les armoiries de la ville. La pêche au saumon pratiquée à Châteaulin fut, jusqu'à la révolution, une source importante de revenus. Au XVIIIème siècle, il était si abondant qu'il remplaçait la viande. Les domestiques stipulaient pour condition en entrant en service, qu'on ne leur en ferait pas manger plus de trois fois par semaine. Aujourd'hui seuls les pêcheurs amateurs sont à la recherche de ce poisson royal.

Châteaulin, le pays des collines bleues
La ville fut ainsi nommée grâce à l'industrie ardoisière qui fut prospère à la fin du XVIIIème siècle. De ce qui fut une industrie florissante, il ne subsiste plus le long de l'Aulne que des collines de pierres bleues, tachetées par l'or des genêts.